Elric Miault, vision d'un alchimiste

 

« La peinture, c’est la langue de Dieu »  
(Gustave Moreau)

     

     Unique et originale, la peinture d’Elric Miault est née d’une quête alchimiste. Son inspiration, il la puise dans l’immensité cosmique de la Création et, notamment, dans le monde minéral de Gaïa, la Terre, qu’il arpenta en de nombreux voyages. Usant d’or, d’argent, de cuivre, de bronze, de pigments, de minéraux et de laque, le peintre alchimiste opère des transmutations et crée ainsi des peintures aux reflets chatoyants et changeants. Selon que l’heure est aurorale, sommitale ou crépusculaire, l’or flamboie ou s’éteint, la laque resplendit ou s’efface, créant un univers fascinant où les images projetées se succèdent au gré de la lumière, incitant à une rêverie féconde. Abstracto-lyrisme est le nom qu’Elric Miault a choisi, s’il en fallait un, pour dépeindre son style. La thématique symboliste de l’œuvre, inspirée des apports culturels de la cosmologie et des traditions spéculatives (mythologiques, théologiques, philosophiques) contribue à la magie du grand œuvre.

     L’artiste présente ainsi sa vision alchimiste de l’univers et sa quête d’un langage pictural universel qui, grâce à sa puissance d’évocation, serait la clé. Ces visions de lumière et d'or qui, déployant leurs ailes, se dérobent à l’ombre, permettraient d'accéder à un monde sacré où la force symbolique préserverait le mystère, comme en alchimie.  Tel un poète visionnaire, Elric Miault emploie des ingrédients microcosmiques plus riches, plus libres, afin d’évoquer le macrocosme et ses divins secrets. En inventant ce nouveau langage, l’artiste a trouvé sa pierre philosophale. Laissant une place prépondérante au rêve, à l’imagination, aux élans de l’âme, du cœur et de l’esprit, ses peintures nous donnent le sentiment d’approcher du Divin sans jamais en percer les Mystères. Universelle, l’œuvre d’Elric Miault l’est assurément.

Elisabeth Sorignet